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🦠 La grippe espagnole : l’Ă©pidĂ©mie qui bouleversa le monde (1918–1919)

 

📍 Où et quand tout a commencé

  • Mars 1918, au Kansas (États-Unis), dans un camp militaire : Camp Funston.
    Des centaines de soldats tombent malades brutalement, avec fièvre, toux et grande fatigue.

  • Le virus se propage très vite dans les troupes amĂ©ricaines envoyĂ©es en Europe pendant la Première Guerre mondiale.

  • Dès avril 1918, la grippe atteint la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, puis l’ensemble du continent europĂ©en.

  • L’Ă©pidĂ©mie connaĂ®t trois vagues successives :
    1️⃣ Printemps 1918 – forme relativement bĂ©nigne.
    2️⃣ Automne 1918 – extrĂŞmement virulente et meurtrière.
    3️⃣ DĂ©but 1919 – rĂ©surgence plus diffuse, avant de s’Ă©teindre en Ă©tĂ©.


⚰️ Une pandĂ©mie mondiale

  • Elle a touchĂ© environ un tiers de l’humanitĂ© : près de 500 millions de personnes infectĂ©es.

  • Le nombre de morts est estimĂ© entre 50 et 100 millions — plus que la Première Guerre mondiale elle-mĂŞme.

  • En France, 240 000 Ă  400 000 dĂ©cès.

  • Dans la Manche et la Normandie, les pics se situent Ă  l’automne 1918, avec des villages dĂ©cimĂ©s en quelques semaines.


🤒 Les symptômes

Cette grippe n’avait rien Ă  voir avec celle que l’on connaĂ®t aujourd’hui.
Les malades présentaient :

  • fièvre Ă©levĂ©e (39–40°C)

  • toux sèche violente

  • douleurs musculaires, Ă©puisement extrĂŞme

  • maux de tĂŞte intenses

  • parfois des hĂ©morragies nasales et pulmonaires

  • dans les formes graves : cyanose (le visage devenait bleu violacĂ© par manque d’oxygène)

  • dĂ©cès rapide, souvent en 24 Ă  48 heures, par dĂ©tresse respiratoire aiguĂ«.


Une maladie foudroyante et déroutante

  • Elle frappait surtout les jeunes adultes de 20 Ă  40 ans, contrairement aux grippes habituelles qui touchent les plus âgĂ©s.

  • Cela s’explique par une rĂ©action immunitaire excessive : le corps rĂ©agissait si violemment que les poumons se remplissaient de liquide (syndrome de dĂ©tresse respiratoire).

  • Ă€ l’Ă©poque, aucun traitement, pas d’antibiotiques contre les infections secondaires.

  • La mortalitĂ© mondiale atteignait parfois 5 % de la population, et jusqu’Ă  10 % dans certains pays.


🕵️‍♀️ Pourquoi l’appelle-t-on “grippe espagnole” ?

  • Le virus n’est pas nĂ© en Espagne.

  • Mais pendant la guerre, la plupart des pays europĂ©ens censuraient les informations sur la maladie pour ne pas affaiblir le moral des troupes.

  • Seule l’Espagne, neutre, publiait librement les nouvelles sur l’Ă©pidĂ©mie.

  • Les journaux espagnols ont donc parlĂ© ouvertement des malades, y compris du roi Alphonse XIII, atteint en mai 1918.
    👉 Les autres pays ont alors cru que la maladie venait d’Espagne : d’oĂą le nom « grippe espagnole ».


🌍 Un monde bouleversé

  • Les funĂ©railles, les Ă©coles, les marchĂ©s furent suspendus.

  • Les hĂ´pitaux dĂ©bordaient, beaucoup de villages manquaient de mĂ©decins, car la guerre en avait emportĂ© la plupart.

  • L’Ă©pidĂ©mie a contribuĂ© Ă  affaiblir les populations dĂ©jĂ  Ă©puisĂ©es par quatre annĂ©es de guerre.

  • Elle a aussi marquĂ© la mĂ©moire collective par son caractère silencieux : peu d’images, peu de commĂ©morations, mais des cicatrices dans chaque famille.


Sources principales : OMS, CDC, Institut Pasteur, Archives dĂ©partementales de la Manche, Gallica (presse 1918-1919), Taubenberger & Morens (2006), MusĂ©e canadien de l’histoire, Revue 14-18 & Patrimoine.
Illustrations : cartes postales et journaux d’Ă©poque (Gallica / Archives dĂ©partementales).



🕯️ Fuir la grippe, sauver un enfant

Ă€ l’automne 1918, alors que la grippe espagnole frappe la Normandie avec une violence inouĂŻe, Louis et Berthe prennent une dĂ©cision que bien des familles ont alors partagĂ©e : partir pour survivre.
Leur fils n’a que quelques mois, nĂ© cet Ă©tĂ©-lĂ  Ă  Bricquebec, au cĹ“ur de la Manche. Autour d’eux, les cloches sonnent trop souvent, les villages s’Ă©teignent un Ă  un. Les journaux parlent d’une « fièvre meurtrière » qui emporte les plus forts en quelques jours.
Berthe, jeune mère de vingt-quatre ans, sent la peur monter : la guerre vient Ă  peine de finir, et dĂ©jĂ  une autre menace rĂ´de, invisible. Alors, avec leur enfant emmitouflĂ©, ils quittent la terre natale pour rejoindre l’ĂŽle-de-France, lĂ  oĂą Louis, ancien adjudant dĂ©corĂ©, espère retrouver un emploi et un peu de paix.
Ce voyage, dans la mĂ©moire familiale, restera comme une fuite silencieuse hors du danger, une marche vers la vie au milieu du chaos. Grâce Ă  ce choix, leur fils grandira loin de l’Ă©pidĂ©mie, Ă  Rosny-sur-Seine, tandis que la Manche pleure encore ses morts.


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