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Marianne TORDJMAN

ou Meriem BENT CHALUM

Dans l'Alger de 1843, entre tensions coloniales et adaptations forcées, Meriem et Jacques ont bâti une vie atypique, tissée de défis et d'attachements. Leur histoire s'inscrit dans une ville en mutation, où les rues d'Alger bruissaient d'une cohabitation parfois difficile entre Algériens et colons français.

Meriem, jeune femme de 17 ans, a grandi au sein d'une culture profondément ancrée dans les traditions algériennes. Son union avec Jacques, un Français de 28 ans venu de Montélimar, défiait les conventions et reflétait ces relations rares mais possibles dans l'Algérie coloniale. Ils ne se marièrent jamais, mais cela ne les empêcha pas de construire un foyer où l'amour et la résilience prenaient le pas sur les clivages sociaux.

Leur premier fils, André, naquit en 1843, au moment où la résistance d'Abd el-Kader vacillait sous les assauts français. Puis vint un deuxième garçon en 1845, suivi d'un troisième en 1848, année où l'Algérie fut officiellement intégrée à la France en tant que territoire. Les enfants grandissaient dans un entre-deux culturel, bercés par la langue et les coutumes maternelles, tout en étant influencés par la présence française à travers leur père.

Jacques, jardinier, devait jongler avec la complexité d'une société en pleine transformation. Mais en 1850, il mourut, laissant derrière lui une famille qui devait se reconstruire. Meriem, désormais seule, donna naissance cinq mois plus tard à leur dernier fils, André Marie, qu’elle reconnut sans la présence de son père. Meriem a 24 ans.

Dans une ville où les hiérarchies coloniales dominaient, cette jeune mère devait faire face aux jugements et aux difficultés du quotidien. 

L'année d'après elle dû abandonner la maison dans laquelle elle vivait. Où a-t-elle vécu avec ses 4 jeunes enfants ? Avait elle de la famille pour l'aider ? Les frères et sœurs de son conjoint étaient restés en France.

L’histoire de Meriem prend un nouveau tournant en 1852 lorsqu’elle rencontre un autre Jacques, un boucher français originaire de Bordeaux. Ce second Jacques entre dans sa vie après la perte de son premier compagnon, offrant à la famille une nouvelle dynamique.

La reconnaissance d’André Marie avant son mariage en 1882 soulève plusieurs possibilités. Dans le contexte juridique et social de l’époque, la filiation pouvait être un enjeu important, notamment pour l’intégration sociale et les droits des enfants nés hors mariage. En reconnaissant officiellement André Marie, Jacques lui donnait un statut légal qui pouvait influencer son avenir, notamment en termes d’héritage ou de légitimité familiale. Ce geste pouvait aussi être motivé par un attachement sincère : ayant élevé André Marie depuis son plus jeune âge, Jacques pouvait vouloir affirmer son rôle de père dans la vie du jeune homme.

Avec trois autres enfants issus de cette nouvelle union, Meriem construisait une famille recomposée dans une société où les identités franco-algériennes étaient souvent complexes. Comment cette nouvelle dynamique familiale influença-t-elle leurs vies ? André Marie trouva-t-il sa place entre ses origines maternelles algériennes et cette reconnaissance paternelle française ?

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