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Articles

Affichage des articles du août, 2025

Vivre à Sainte-Mère-Église au XVIIᵉ siècle

  🌿 Vivre à Sainte-Mère-Église au XVIIᵉ siècle Autour de la famille JEAN – ARTUR Quand Jeanne ARTUR voit le jour le 21 février 1659 à Sainte-Mère-Église, le petit bourg du Cotentin vit au rythme des champs, des marchés et de l’église paroissiale. Située sur une ancienne voie romaine, à mi-chemin entre Valognes et Carentan, la paroisse est déjà un carrefour local, animé par un marché hebdomadaire le jeudi qui attire paysans et artisans des alentours ( Wikimanche ). 👰 Mariée à 15 ans Le 13 août 1674, à seulement quinze ans révolus , Jeanne épouse Pierre JEAN dans l’église paroissiale. Cet âge, qui nous semble aujourd’hui incroyablement jeune, n’était pourtant pas rare au XVIIᵉ siècle en Normandie. Les unions précoces répondaient souvent à des logiques économiques et sociales : assurer une alliance, consolider un patrimoine ou garantir la stabilité d’une exploitation agricole. Pour Jeanne, comme pour tant d’autres jeunes filles, le mariage marque la fin de l’enfance et l’entr...

Jean FANAC (1690-1730)

  De Chironico aux Vosges : la vie difficile de Jean Fanac Au début du XVIIIᵉ siècle, Chironico , un village tessinois de la vallée de la Léventine, vit au rythme rude des Alpes. Niché   au fond d'une petite vallée latérale de la Leventina,  naturellement plus haute, parcourue par un ruisseau qui se jette dans le Tessin  (1) , le village est isolé l’hiver et à peine accessible par des chemins muletiers l’été. La terre, maigre et pierreuse, suffit à peine à nourrir les familles. Les champs sont petits, les récoltes aléatoires, et les hivers longs. Dans ce décor sévère, beaucoup d’hommes doivent partir chercher ailleurs le travail et l’avenir que la montagne ne peut leur offrir. Depuis des générations, les Tessinois quittent leur vallée comme maçons, tailleurs de pierre, fumistes ou charpentiers , emmenant leur savoir-faire dans toute l’Europe. Jean Fanac fait partie de ces hommes. Maçon de Chironico , il choisit la route de l’exil au tournant de sa jeunesse. (1) Me...

La Croix-aux-Mines

  La Croix-aux-Mines vers 1700 : entre mines, besoins de main-d’œuvre et migrations italiennes Au tournant du XVIIIᵉ siècle, La Croix-aux-Mines est un petit village vosgien, niché dans une vallée qui porte bien son nom. Depuis le Moyen Âge, le sous-sol y a été exploité pour ses gisements d’argent, de cuivre, de plomb . Après une période de déclin à la fin du XVIIᵉ siècle, les autorités et les exploitants cherchent à relancer les activités minières . Ces travaux nécessitent une main-d’œuvre abondante et variée : mineurs, charpentiers, forgerons, mais aussi maçons et tailleurs de pierre pour entretenir les galeries, bâtir les fours, consolider les maisons. Or, la population locale ne suffit pas. C’est alors que des ouvriers venus d’ailleurs, notamment d’Italie et de Suisse italienne, trouvent leur place dans les Vosges. Voici quelques gravures du XVIᵉ siècle, réalisées par Heinrich Gross, qui illustrent l’activité des mines d’argent à La Croix-aux-Mines : tri du minerai, achemine...

L’abbaye d’Ebersmunster

  🏛️ L’abbaye d’Ebersmunster : avant et après la renaissance baroque Au cœur du Ried alsacien, l’abbaye bénédictine d’Ebersmunster domine les terres humides depuis plus d’un millénaire. Mais l’imposant édifice baroque que nous admirons aujourd’hui ne reflète qu’une partie de son histoire. Avant les fresques flamboyantes et les orgues Silbermann, il y eut les pierres romanes, les ravages de la guerre, et la ténacité des moines à reconstruire leur maison de Dieu. ⛪ Des origines anciennes : du haut Moyen Âge à la guerre de Trente Ans Selon la tradition, l’abbaye d’Ebersmunster fut fondée vers 667 par saint Déodat , évêque de Nevers. Il aurait installé une communauté religieuse dédiée à saint Maurice , dans une région encore marécageuse. Au fil des siècles, l’abbaye devint une institution spirituelle et seigneuriale puissante , rattachée à la congrégation bénédictine de Suisse (de Saint-Gall), disposant de terres, de serfs et de revenus dans tout le Ried. Son architecture, à l’origin...

Christophe et Benoit KEISER - XVIIè

  🪵 Christophorus et Benoît Keiser : des vies au travail, dans l’ombre de l’abbaye À la fin du XVIIe siècle, alors que l’Europe se remet lentement des ravages de la guerre de Trente Ans, le village d’Ebersmunster, niché au cœur du Ried alsacien, retrouve son souffle sous la vigilance de son imposante abbaye bénédictine. C’est là que s’enracine l’histoire de Christophorus Keiser , homme de labeur, et de son fils Benoît , qui perpétuera ce lien au sol et à la pierre. 👨‍🌾 Christophorus Keiser, laboureur et serviteur du monastère Le 27 mai 1686, Christophorus Keiser , décrit comme un “honestus juvenis agricola” (jeune laboureur honnête), épouse Anna Magdalena Christmann , fille d’un jardinier décédé. Le mariage est célébré à Ebersmunster, dans la toute nouvelle église paroissiale, reflet du renouveau religieux et social de la région. À cette époque, Christophorus travaille la terre, sans doute dans les domaines agricoles appartenant à l’abbaye. Plus tard, un acte de décès de 17...