✨ Printemps 1861.
À 22 ans, Rosine quitte son village de Dauphin. Ses frères labourent toujours la terre, mais elle a choisi l’aiguille : tailleuse, elle rêve d’une vie citadine. Elle descend seule à Marseille, cité de navires et de promesses, où son destin bascule.
Elle y rencontre Jacques Combes, maître ferblantier. Pour lui aussi, tout est à recommencer : son premier mariage à Castres s’est terminé en tragédie, sa femme emportée en couches, ne laissant qu’un nourrisson. Rosine accepte ce fils comme le sien et, ensemble, ils tournent la page.
Bientôt, c’est l’Algérie qui les appelle. Marseille est la porte de ce monde nouveau. Une sœur de Jacques y vit déjà : les ont-ils suivie, ou l’ont-ils retrouvée ? On ne sait. Mais dès 1862, à Alger, Rosine met au monde son premier fils, Louis Napoléon. La Méditerranée a redessiné leur horizon.
Les années passent, entre rires et larmes. Trois enfants naissent, mais Jacques meurt jeune, en 1873. Rosine, veuve à 34 ans, ne cède pas. Elle se remarie avec un autre ferblantier, Louis Victor Follet. Deux fils naissent, mais le sort s’acharne encore : un mari emporté, un bébé perdu.
En 1882, à 43 ans, Rosine donne naissance à une petite fille sans père déclaré. Elle meurt le jour même. C’est Jean Marie Achille Boyer, voisin attentif, qui se présente à la mairie. L’année suivante, il devient son époux.
🌿 Alger, Mustapha, années 1890.
La vie de Rosine se poursuit discrètement, marquée par l’épreuve mais guidée par une force obstinée. Elle voit grandir son fils Louis Napoléon, devenu artisan à son tour, fondateur d’une lignée algéroise.
De Dauphin aux ruelles d’Alger, Rosine incarne ces femmes de l’ombre, pionnières malgré elles, dont la mémoire traverse les générations.



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