🚢 Le Pax, vapeur torpillé en Méditerranée – mai 1918
Dans la nuit du 11 au 12 mai 1918, en pleine guerre sous-marine menée par l’Allemagne contre les Alliés, un convoi de cinq navires marchands quittait le port de Marseille pour rejoindre les côtes d’Afrique du Nord. Ce convoi, composé des vapeurs Pax, Togo, Erissos, Vosbergen et Castore, était escorté par trois chalutiers armés : la Louise-Marguerite, l’Ailly et le Serpollet.
Le Pax était un vapeur français affecté au transport de marchandises coloniales sur la ligne Marseille–Afrique du Nord. Mis en service par la Compagnie des Affréteurs Réunis (famille Stern), il jaugeait environ 542 à 800 tonnes. Il avait été récemment armé d’un canon pour sa protection, comme de nombreux navires civils réquisitionnés pour les besoins de la guerre.
À 1h35 du matin, au large du cap Camarat (près de Cavalaire-sur-Mer), le Pax fut touché par une torpille lancée par le sous-marin allemand UC‑35, commandé par le Kapitänleutnant Hans Paul Korsch. Le navire sombra rapidement, ne laissant que peu de temps à l’équipage pour réagir. La Louise-Marguerite, positionnée à 300 mètres, réussit à mettre ses embarcations à la mer et à secourir une quinzaine de survivants. Une grande partie de l’équipage – chauffeurs, matelots, mécaniciens – périt dans le naufrage.
Environ deux heures plus tard, à 3h30, le vapeur italien Togo subissait le même sort dans la baie de Cavalaire, torpillé par l’UC‑35 à son tour. L’escorte française engagea alors une traque du sous-marin ennemi. Le 16 mai au matin, l’Ailly réussit à repérer et endommager gravement l’UC‑35 au large de la Sardaigne. Le sous-marin fut porté disparu peu après.
Le naufrage du Pax constitue l’un des nombreux drames de la guerre maritime en Méditerranée. Il illustre la brutalité de la guerre sous-marine et les risques encourus par les marins civils réquisitionnés ou mobilisés pour les convois logistiques.
📚 Sources :
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Forum Pages14-18.com
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Histomar.net : fiche sur le Pax
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Gallica.bnf.fr pour les journaux d’époque
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Rapport de navigation du chalutier Louise-Marguerite (SHD, cote SS Y 333, pages 230–232)
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